Pollution de l'eau et santé


Pollution des milieux aquatiques : les micropolluants à la loupe

Le Commissariat général au développement durable a dressé un bilan de la présence
 de micropolluants dans les milieux aquatiques continentaux. Résultat, les eaux 
seraient quasiment toutes polluées mais resteraient majoritairement conformes.

Pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, phtalates, composés organiques volatils et phénoliques… Ces micropolluants, utilisés dans de multiples processus industriels et entrant dans la composition de nombreux produits, se retrouvent à différentes concentrations dans les milieux aquatiques continentaux. Afin de disposer d'un état des lieux précis de la situation, le Service de l'observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable a publié un bilan de la présence de ces micropolluants entre 2007 et 2009. Au total, près de 950 substances ont été recherchées dans les rivières, plans d'eau, eaux souterraines ainsi que dans les sédiments des eaux superficielles de la France métropolitaine. Inscrit dans le Plan nationale micropollution 2010-2013, ce bilan devrait favoriser la valorisation des données de surveillance acquises et surtout aider à la définition de nouvelles actions, nécessaires pour réduire l'impact de ces substances. La Directive cadre sur l'eau imposant aux Etats membres le bon état des eaux d'ici 2015 et la réduction des polluants prioritaires à l'horizon 2021.

Les micropolluants, majoritairement des pesticides.
En France, 92 % des points de mesure en cours d'eau et 70 % des points de suivi des eaux souterraines présentent au moins un pesticide quantifié entre 2007 et 2009. Mais, ces chiffres varient en fonction des bassins hydrographiques étudiés ainsi que de leurs activités agricoles. Ainsi, le Nord de l'Hexagone, le sud-ouest et le couloir rhodanien sont les secteurs les plus touchés par ces pollutions.
Les molécules quantifiées ne sont également pas les mêmes selon le type de milieux aquatiques étudiés, les cours d'eau présentant une plus grande diversité de substances et de plus importantes concentrations que les plans d'eau et les eaux souterraines. Même s'ils sont différents, les pesticides retrouvés dans les eaux continentales sont essentiellement des herbicides ou des molécules provenant de la dégradation de ces derniers. Certaines substances comme l'atrazine ont récemment été interdites, mais étaient autrefois très utilisées.

Ces pesticides interdites ainsi que leurs métabolites présentent, en outre, une fréquence bien plus importante dans les eaux souterraines. Entre 2007 et 2009, sur les 15 pesticides les plus quantifiés dans ce milieu, 11 correspondent à des substances totalement interdites d'usage à cette période. "Ceci s'explique par des temps de migration des molécules vers les eaux souterraines plus importants que vers les cours d'eau, les pesticides pouvant être retenus dans les sols de la zone non saturée, souvent pendant plusieurs années. Les pesticides piégés dans les sols peuvent se dégrader en leurs métabolites qui vont ensuite être entraînés lentement vers les nappes, à l'occasion de pluie", détaille le CGDD dans son bilan.
En ce qui concerne le respect des normes, 11 % des points de suivi des cours d'eau et moins de 1 % des plans d'eau affichent des valeurs supérieures au seuil fixé par la réglementation. Même si les eaux souterraines présentent des concentrations en pesticides moins importantes que le autres milieux aquatiques continentaux, 27 % de ces points de mesure sont non conformes en raison de normes de qualité plus strictes.

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Biographie:

-Date: 19 novembre du 2012

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